Pour la seconde année consécutive, le comédien Philippe Lelièvre prend en charge les cours de théâtre de la Star Academy. Des cours qu'il veut placer sous le signe de l'originalité et de la bonne humeur.
Prêt pour une seconde participation à la Star Academy ? Prêt, mais très anxieux. Que ce soit la première, la seconde Star Ac' ou une centième représentation, j'ai toujours le trac. Je m'approprie les choses seulement au moment présent. Je ne me vois pas arriver en disant : " Attention les gars, je suis le meilleur ! ". Je suis un éternel angoissé car je me remets sans cesse en question. Cependant, il y a moins d'inconnues que l'année dernière.
Qu'attendez-vous de votre seconde participation ? Je vais rencontrer des élèves avec des personnalités variées et c'est un véritable enrichissement. Pourtant, mon discours ne sera pas différent. Je vais les mettre en garde sur ce qui les attend après ces trois mois et demi. A la fin de l'aventure, ils risquent de retourner dans leurs chambres d'étudiants même si ils ont chanté avec Liza Minnelli ou Johnny Hallyday. Il faut donc qu'ils y soient préparés.
Quel est l'objectif de votre cours de théâtre ? Je ne prétends pas transformer les Academyciens en chanteurs ou en comédiens ! C'est impossible, car c'est le travail d'une vie. En revanche, la Star Academy offre une chance extraordinaire à ceux qui ont du talent et qui sont travailleurs. Quoi qu'il en soit, je vais tenter de leur faire prendre conscience de qui ils sont et faire en sorte qu'ils utilisent leur cerveau d'une autre manière, qu'ils puissent être dans la création et pas dans le déjà-vu. Mon objectif est qu'ils puissent prendre un papier et un crayon et qu'ils me fassent écouter leurs propres chansons.
Cette année va justement faire une belle place aux ateliers de création... J'en suis ravi, car je le revendiquais déjà l'année dernière. Je défends de tout cœur la création même si elle engendre souvent des échecs. Mais au moins, elle permet d'apprendre à se connaître.
Votre spécialité c'est l'improvisation. Néanmoins préparez-vous vos cours ? Bien sûr ! La seule chose qui ne s'improvise pas c'est justement l'improvisation ! J'ai des exercices pour confronter les élèves à l'imaginaire afin de les éloigner du formatage. Je prépare les choses mais si le cours part dans une direction à laquelle je ne m'attends pas, je la suis. Le théâtre doit être un lieu d'échange. Les exercices, même s'ils sont préparés, appartiennent aux élèves. Et s'ils me surprennent, je deviens le plus heureux des hommes!
Avez-vous une méthode spéciale pour les élèves introvertis ?Il faut leur donner confiance sans les brutaliser. L'élève doit comprendre que faire le pas, juste essayer, est bien plus important que de réussir l'exercice lui-même. Après tout, je suis là moi aussi pour prendre du plaisir avec eux et non pour faire la police et les contrôler.
Faut-il être un bon comédien pour être un bon chanteur ? Non, mais cela fait partie d'un tout. L'improvisation ou le théâtre participent à la construction d'un artiste. Un chanteur qui est aussi un comédien, comme Marc Lavoine, ça se sent. Les élèves ont la chance d'avoir une formation complète. Les acteurs américains, par exemple, font des claquettes et chantent. Plus on est pluraliste, plus on devient intéressant. Découvrir de nouvelles choses, c'est l'essence même de l'artiste.
Y aura-t-il des changements dans vos cours ? Je vais avoir deux cours, un le dimanche et un le lundi, qui vont permettre une continuité dans le travail. L'année dernière les élèves m'ont dit que mon enseignement était une véritable soupape et une bouffée d'air frais, car ils sont sous pression. Le théâtre va donc leur faire du bien et les mettre en confiance dès le début de la semaine.
Quels sont vos projets ? Je viens de finir un téléfilm. Je mets également en scène un jeune garçon qui s'appelle Ben et qui va se produire au Petit Palais des Glaces, à partir du 5 septembre. Une pièce absurde comme je les aime !
Propos recueillis par Sarah Ahssen
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